Pierre Mariétan et Mihu Iliescu
Les textes de ce volume partagent une espèce de tension entre l’objectivité exigée par le protocole d’écoute spécifique aux RAME 2019 et la subjectivité de chaque auteur. Les descriptions assument un caractère impersonnel, neutre, presque clinique, mais elles laissent aussi place (parfois à l’intérieur d’un même texte) à des considérations subjectives.
Tous les participants ont pu se rendre compte à cette occasion que l’expérience de vie personnelle et professionnelle de chacun a littéralement son mot à dire. Ainsi, une architecte ne saisit et par conséquent ne décrit pas un environnement sonore de la même manière qu’un musicien ou qu’un artisan meunier, surtout lorsqu’il s’agit de qualifier les bruits d’un moulin traditionnel !
Par-delà ces différences, le volume fait apparaître une vraie complicité entre les habitants et les « visiteurs ». Les uns, amoureux de leur terroir, ont fait découvrir aux autres des points d’écoute remarquables, parfois méconnus. De manière plus générale, l’expérience des uns a été pleinement partagée avec celle des autres.
Cette complicité ne peut que renforcer la conviction, tant de fois exprimée dans les pages de cette revue, que la quête d’un environnement sonore de qualité est une cause que chacun peut défendre d’une façon ou d’une autre – y compris en maniant la plume.